Poubelle la vie

Evidemment, vous ne vous en rendez pas compte, surtout mes lectrices... Vous êtes trop jeunes pour ça. mais avec l'âge, on en vient en se poser des questions fondamentales: ne deviendrais-je pas, à force, un vieux con radoteur? Vieux con, ça, on s'y fait; en plus, depuis Brassens, on a tendance à relativiser (et à accepter) la chose. Radoteur, c'est un peu plus difficile à encaisser;

je pense que si je décide un de ces jours d'arrêter ces chroniques, ce sera à cause de cela. ce coté, je répète sans arrêt la même chose, et tout le monde s'en fiche.

Tenez, par exemple, mon petit coin habituel, transformé en tentative pignon-ernestienne. celà fait 9 mois que je le bombarde tous les jours.

Vendredi 23, à 8h45, pour commencer. On appréciera l'effort de composition apporté à l'installation. Si vous remontez  5 ou 6 jours en arrière, vous pourrez vous amuser à voir le panneau et l'étagère se livrer à des figures libres assez amusantes...

Et puis samedi 24, vers 17h. Enrichissement du tableau.

Déménagements, emménagements, nous avons déjà eu l'occasion d'en parler, tout ceci amène régulièrement du trop-plein. Que celui qui ne s'est jamais retrouvé avec un pièce en trop après avoir remonté un bidule au hasard leur jette la première pierre!

Touche finale ce dimanche 25, à 11h du matin:

Deux commentaires:

D'abord, on est heureux pour cette malheureuse étagère qui a passé près d'une semaine là; il a fallu que le fauteuil arrive pour qu'elle soit emballée... comme quoi, la présentation d'un objet en situation donne plus d'idées aux clients potentiels. Avis aux apprentis étalagistes.

Ensuite, nous sommes confortés dans l'idée qu'un emménagement s'accompagne d'un minimum de remise en état, en particulier de coups de peinture. La rue récupère les pots vides...

Ce dimanche matin 11h, nous continuons notre petit tour routinier du quartier: rue de la Treille. Le container que vous connaissez tous. les Rats Noirs n'ont pas eu la force (ou le courage) de mettre tous leurs déchets dans le bac. Espérons aussi que le propriétaire de la voiture n'aura pas à la sortir ce dimanche... 

Et 5 mètres plus loin, l'habituel petit coin-de-la- boite-de-nuit, décoré sur 2 côtés, pour briser la routine

Sur le chemin du marché, on passe rue Verrerie: une occasion pour les amateurs de hi-fi.

Et, en rentrant, rue Mérindol, tout bêtement. pourquoi aller chercher si loin ce qu'on a devant chez soi?

Eh oui! tous les jours, tous les jours, tous les jours.... Je radote

Enfin, je radote... Positivons un peu. Après tout, je ne suis pas le seul à faire tous les jours la même chose. Il y a autour de moi (et pas très loin, je pense) tout un tas d'en-tout-cas-pas-plus-vieux cons qui répètent quotidiennement les mêmes gestes méprisants. Sont-ils aussi conscients que moi de ce que, à leur façon, ils radotent aussi? 

On l'avait senti bien hier, il y a comme un frémissement. Pourtant, pendant quelques jours, on a bien cru que c'était gagné; sous notre affiche, c'était presque le calme plat... Et puis c'est reparti, ce matin à 8h30, de la décoration. ce qui m'interpelle, c'est le panneau de la braderie (de vendredi dernier). Depuis samedi, ce panneau traînait rue des Cordeliers. Pour l'amener là, on a parcouru 2 fois plus de distance que pour aller au container le plus proche, rue Lice des Cordeliers!

Je ne vois qu'une explication logique, c'est un fan d'Ernest Pignon-Ernest, qui veut absolument apporter ça pierre à l'édifice. On appréciera aussi la vieille souche vernie (accessoire d'étalage?) la classe absolue...

Il n'empêche que ça balance pas mal à Aix aujourd'hui: à preuve, rue de la Treille, à la même heure, notre petit recoin habituel.

Le plus gros effort est fourni rue Lieutaud, côté Tanneurs: là, c'est du lourd:

C'était là à 8h30, ça l'est toujours à 18h....

Il n'y a pas que dans le quartier que l'on déménage. de son côté, Caroline a fait quelques trouvailles intéressantes. soyons honnêtes: Caroline relève le niveau.

D'abord, rue Roux Alphéran. Petite peinture laissée négligemment sur les poubelles. Rappelons que nous sommes dans un quartier chic. Un collectionneur a-t-il décidé de se séparer de sa collection de l'école de Pont-Aven? Y a-t-il un expert parmi nos lecteurs?

Caroline, si vous trouvez un nabi, même mineur, je vous l'échange contre 3 calendriers des postes, à choisir dans ma collection complète (sauf celui avec le petit chaton roux...)

Puis, du côté du Grand Théatre de Provence, un peu de lecture: littérature populaire mais de bon niveau.

Impasse des Eygueusiers, une littérature spécialisée, mais une très belle édition. 

Encore un collectionneur qui change de marotte?. En tout cas, Caroline avoue qu'elle a laissé à d'autre ces ouvrages là.

Allez, soyez sympa: balancez lui des guides de bricolage, des manuels de jardinage, des monographies sur les plantes vertes... des trucs utiles, quoi! 

Pour terminer cette séquence, je reprends la main, et je reviens dans mon quartier, où j'ai découvert l'énigme du jour. 

La scène se passe à l'extrémité de la rue des Muletiers, là ou elle se confond avec la place des Fontêtes et le forum des Cardeurs.

Ce matin, à 8h30, étrange dépôt contre la boutique de l'antiquaire, qui n'est pas encore arrivé (il démarre plus tard que mon boulanger).

Pas de quoi éveiller ma curiosité; on en a vu d'autres.

Eh bien j'avais tort! En effet, vers midi, l'objet a subi des transformations: d'abord, il a traversé la rue. Suite à l'ouverture des volets de l'antiquaire, je présume.

Et de plus, les panneaux (car ils étaient deux) ont été retournés pile pour face. Et là!

La chrysalide est devenue papillon!

Caroline, c'est grand chez vous? Eventuellement, je vous l'échange contre le tableau bretonnisant...

Depuis le début de la semaine, on a pu observer dans le quartier les préparatifs de la revue du 14 juillet. Non pas que la rue Mérindol égale en prestige les Champs Elysées parisiens, mais, après tout, pas d'auto flagellation.

Or donc, dès le dimanche 11 à 10h, les cadres de l'armée se sont installés à l'entrée de la rue Mérindol, afin de veiller à tout. avec une constance à laquelle nous ne pouvons que rendre un hommage appuyé, ce cadre (supérieur) n'a pas bougé d'un poil à l'heure où nous publions. On dirait un Grenadier Guard devant Buckingham Palace.

Le lundi 12, à 8h30, on avait déjà commencé, rue de la Treille, à installer la tribune présidentielle.

Vue imprenable sue la rue de la Treille et la rue des Muletiers. 

(Au fait savez vous que ce trajet était du règne de Louis XIII jusqu'à la révolution, ce trajet était celui de la procession la fête de Saint Sébastien, dont la chapelle se trouvait rue Mérindol. On en reparlera)

Donc ce même jour, les troupes commençaient à répéter le passage en revue, des deux côtés de la rue.

A droite, visiblement l'Ecole des Sous Officiers; alignement impeccable, coiffure au carré, uniforme des différentes armes. bel exemple pour notre belle jeunesse.

En revanche, du côté gauche, c'est moins au point: Juste devant le magnifique bâtiment déjà pavoisé aux couleurs de la Compagnie du Génie Territorial et des Forces Opérationnelles, on a visiblement placé des jeunes recrues.

Il y a encore du boulot...

Légèrement à l'écart, une unité de camouflage observe d'un air navré les maladresses des bleus...

On observera au sol les tracés qui seront utilisés pour le défilé...

Mardi 13, à 8h00, l'angle de la rue Nostre Seigne, un isolé:

Probablement s'agit-il d'un spécialiste du camouflage, qui doit démontrer de façon indubitable la capacité de nos troupes à s'adapter à un environnement aussi exotique que dangereux pour la santé.

Et rue de la Treille, dans le petit recoin à côté de la boite de nuit, une sentinelle s'est endormie, cahée derrière son char.

Préparatifs impressionnants!

je suis sur que le défilé va être superbe!

Depuis que j'ai recollé l'affiche d'information à notre point-test, je me suis pris à rêver que, tel Jean le Baptiste autour de la Mer Morte, j'ouvrais la voie à une nouvelle époque.

Et puis, hier samedi 3, à 10h40, ma foi s'est mise à vaciller:

Pour si peu, me direz-vous? Ben, c'est à dire, il y a eu un ramassage vers 7h du matin.. 

Et puis, une faute, c'est une faute...

Et en plus, le même jour, à 17h30, ça ne s'arrange pas. je vous fait grâce de la voiture qui barre la rue..

Ce matin, rien à signaler, mais aujourd'hui à 17h50, on remet ça.

C'est vrai qu'on a connu pire (c'est quand même dingue qu'on en arrive à cette reflexion!) Comment se comporte le container vers lequel nous cherchons à orienter les chalands?

Le 1er juillet à 8h40:

Puis le 2 juillet à 8h40. cette fois, il y a eu un ramassage du matin...

Et le même jour, à 17h

après vérification, le téléviseur est maintenant dans le container..

et enfin samedi 3 à 11h30

Un peu de fantaisie ne fait pas de mal.

C'est tout, me direz vous? Pas tout à fait, car rue de la Treille, on a tendance à négliger son container (O fortunatos nimium, si sua bonas norint ...)

Donc petit florilège en vrac de ces 3 derniers jours:

Le 2 à 8h30: le petit coin de la boite de nuit

Sur le même trottoir, mais de l'autre coté de la rue des Muletiers, vers 17h:

Et enfin samedi vers 11h30, à l'angle de la rue Nostre-Seigne,

Et là, la boucle est bouclée: nous sommes juste en face du container...

J'adore ce quartier....

Note liminaire: le contenu de cet article ne saurait être en aucun cas taxé de religieux, irreligieux ou anti-religieux.Le nom de cette rue date du XIVeme siècle...

Le rue Nostre-Seigne tient son nom d'une statue du Christ qui s'y trouvait lors de l'annexion du faubourg des Anglais à la ville, au XIVe. Cette statue a disparu, le nom est resté. Mais on remarquera qu'à l'extrémité ouest de la rue, dans le mur de la rue de la Treille, un "Ecce homo" d'assez belle facture continue à jeter dans la rue un regard lourd et peiné.

Nous ne savons pas de quand date cette statue, ni si elle a un quelconque rapport avec l'originale.

Mais nous pouvons simplement dire que le sort dévolu à cette malheureuse petite rue du quartier des Thermes incite à la pitié et à la commisération. 

Si nous nous permettons de parler de calvaire dans ces lignes, c'est qu'effectivement rien n'est épargné à ses habitants. Nous montons ici depuis 9 mois, de façon presque quotidienne les dépôts sauvages qui y ont lieu.

Aujourd'hui, je voudrais regrouper des images prises ces 3 derniers jours (samedi, dimanche, lundi)

D'abord notre coin test habituel:

Samedi matin, vers 9h30, avec la planche d'agglo qui traîne depuis 4 jours...

Puis dimanche matin, un peu de répit, si l'on est un peu myope...

Et lundi matin, vers 8h30:

C'est bien peu me direz vous. C'est vrai. Qu'est ce qui a bien pu réfréner l'ardeur de nos Rats Noirs? la peur de la Brigade Verte? Je pencherais plutôt pour l'odeur...

Car juste à coté, dans le recoin, que nous avons déjà montré, le culte du dieu gaulois Sucellus, dieu de la bière, bat son (trop) plein 

C'est comme ça depuis 3 jours. Quelqu'un connaîtrait-il le beau-frère d'un gars qui connaîtrait un employé d'un service quelconque à la mairie qui pourrait faire passer le message à un responsable  du nettoyage pour suggérer aux agents chargés de passer le jet d'eau dans la rue de bien vouloir asperger aussi ce mur?

Intéressons nous aussi à la chaussée:

hier dimanche matin, dans un autre renfoncement de la ruelle:

Et au même niveau, mais cette fois de l'autre côté de la rue, ce lundi matin:

Trace de la nuit, du petit matin? allez savoir..

A l'extrémité de la rue, on trouve, pratiquement sous la niche de la statue, le container du coin. Il est sensé alléger nos peines. Souvent, il croule sous la charge.

Samedi matin, vers 9h. On imagine déjà comment il sera le soir à 19h30. Encore une fois, y a-t-il quelque part quelqu'un qui cherche à faire la peréquation entre le volume de déchets rejeté et la capacité des containers mis à disposition...

Dimanche vers 10h:

Et enfin ce matin à 8h30:

Hier soir dimanche, vers 19h30, ce container et celui au bout de la rue de la Treille débordaient tous deux d'une façon répugnante. je n'ai pas pris de photo parce que, après 19h, il parait qu'il est normal que nos rues soient dans cet état. (Va-t-on changer les horaires du festival d'Art Lyrique, pour que les Festivaliers qui rentrent de l'Archevêché à l'hôtel Aquabella ne soient pas gênés par cette normalité? )

A la même heure, Caroline passait rue de la Treille. Elle m'a envoyé quelques photos ce matin avec le commentaire: "Des poubelles qui débordaient ce week-end dans les deux conteneurs en bas et en haut. Si on voulait, on pourrait savoir qui est responsable d'une telle crasse . Si on voulait ..."

Et oui Caroline, si on voulait... 

Mais c'est à qui de vouloir?

En tout cas, en ce qui me concerne, même pour 30 deniers, je laisse ça à ceux dont c'est le travail.